DSE 29 - Les sciences et les crises comptemporaines

Numéro coordonné par Jean Simonneaux et Bernard Calmettes



Durant les 25 dernières années, de nombreux problèmes et accidents divers liés aux évolutions scientifiques et technologiques, à leurs applications et à l’expertise scientifique ont émergé. Ces accidents ou dérives technoscientifiques (Tchernobyl, affaire du sang contaminé, ESB, préoccupations autour des biotechnologies et des nanotechnologies, etc.), et le questionnement portant sur les causes et les  conséquences des crises environnementales (dérèglements climatiques, modifications des biotopes, pollutions diverses, qualités de l’air et de l’eau, etc.) interrogent les linéarités ou les relations dyadiques habituelles, par exemple entre sciences et applications, sciences et nature (Callon, Latour, Serres). Sont questionnées de manière forte les relations entre sciences-technologies et sociétés-politiques, notamment le fonctionnement des expertises scientifiques et le rôle des médiateurs. Ce contexte incertain et critique légitime une prise en compte des interactions sciences-technologies-société dans l’éducation et l’enseignement scientifique. Le courant anglo-saxon des Socioscientific Issues (Kolstø, Sadler, Zeidler, Jimenez-Aleixandre), celui francophone des Questions Socialement Vives (Legardez, Simonneaux) placent l’étude des dimensions sociales, économiques et politiques des technosciences, la prise en compte des incertitudes, de la complexité et des risques dans l’enseignement des sciences.
Les différentes contributions de ce numéro se réfèrent à ces courants didactiques et analysent les légitimités, les formes et les finalités d’une éducation qui a pour objet ces controverses socio-scientifiques largement médiatisées.

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