Rapports sociaux de sexe et éducation

Depuis les années 80, des sociologues suivi-e-s par quelques rares chercheur.e.s d’autres champs disciplinaires, utilisent ou invoquent le concept de rapports sociaux de sexe pour rendre compte des inégalités et des relations hiérarchiques entre filles et garçons que produit l’institution scolaire (Duru-Bellat, 2008), à travers notamment les pratiques éducatives (Mosconi, 2004), la mise en place de parcours scolaires différenciés (Zaidman, 2007), ou encore à travers les dynamiques relatives à la mixité scolaire (Marro & Vouillot, 2004).

Défini par Danièle Kergoat (2010, p. 62) comme une « tension […] qui se cristallise en enjeux […] autour desquels les êtres humains sont en confrontation permanente […] », ce concept de rapport sociaux de sexe présente de nombreux intérêts théoriques, épistémiques et heuristiques. Cependant, celui-ci est trop peu exploité à notre sens, par les disciplines s’intéressant aux questions d’éducation différenciée entre filles et garçons qui lui préfèrent bien souvent le concept de genre. Par ailleurs, force est de constater un cloisonnement certain entre les chercheur.e.s de ces disciplines, auquel s’ajoute une méconnaissance de leurs concepts respectifs et de leurs utilisations.

Les deux demi-journées proposées visent ainsi un double objectif : d’une part, mettre en relief comment il est possible d’utiliser de manière articulée et interdisciplinaire, les concepts de genre et de rapports sociaux de sexe pour repérer les rapports inégaux dans lesquels sont placés régulièrement filles et garçons dans les contextes éducatifs ; et d’autre part, proposer une grille d’analyse transdisciplinaire permettant de passer d’une lecture en termes de différences à une lecture en termes de production des inégalités. Pour répondre à cet objectif, ces deux demi-journées s’articuleront autour de deux présentations ainsi que deux tables rondes permettant d’explorer à partir d’éléments théoriques et de cas pratiques, et ce dans une perspective transdisciplinaire, la nécessaire prise en compte des rapports sociaux de sexe dans les contextes éducatifs et leurs enjeux en termes d’inégalités entre les filles et les garçons dans le champ scolaire.

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