• Manifestations scientifiques,

Crise identitaire des enseignants : regards croisés

Publié le 9 octobre 2025 Mis à jour le 14 octobre 2025
le 11 février 2026 Université Toulouse Jean Jaurès
Maison de la recherche 
E411
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Symposium international organisé par EFTS et l’Université Saint-Joseph de Beyrouth

Ce symposium s’inscrit dans un projet de recherche entre l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et l’UMR EFTS. Il implique des enseignant·es-chercheur·es et des doctorant·es des deux institutions dans une perspective comparatiste. Il se déroulera :
 
le Mercredi 11 février 2026
de 9h à 17h

à l’université Toulouse Jean Jaurès
Maison de la recherche
Salle E411.
Présentation :
 
Face à la multiplication des crises, elles-mêmes inscrites dans un contexte de déstabilisation mondiale et même si certaines de ces crises ne concernent pas directement l’école, elles l’affectent indéniablement : crise climatique, crise économique, crise démocratique, crise politique, crise sociale avec leurs lots de conflits parfois extrêmement violents, qu’il s’agisse du Liban ou de la France. Ces fractures qui traversent les sociétés françaises ou libanaises ne s’arrêtent pas au seuil de la classe, et les enseignant·es témoignent de la difficulté qui est la leur à réaliser aujourd’hui certains enseignements et à entretenir un rapport positif au métier, éprouvant souvent un sentiment d’isolement professionnel et une perte de sens. D’autres aspects touchent directement à l’école et contribuent à fragiliser le métier d’enseignant : qu’il s’agisse de la remise en cause de la liberté pédagogique à travers l’imposition de méthodes ou de manuels scolaires, qu’il s’agisse des revirements successifs des responsables sur la formation des enseignants, ou bien encore du manque de reconnaissance dont souffrent les professionnel·les. Cela conduit à un taux d’abandon jamais atteint auparavant.

Dans les deux contextes libanais et français, le constat est le même : l’identité professionnelle des enseignant·es est aujourd’hui mise à mal. Si la construction d’une identité professionnelle repose sur l’appartenance à un collectif, sur l’investissement d’une identité (pour soi et pour autrui) qui contribue à la réalisation de soi, sur l’affirmation de valeurs partagées, on peut s’interroger sur la façon de maintenir cette dynamique identitaire dans une perspective vertueuse quand les collectifs se dissolvent, que le ciel des valeurs se brouille et que l’exercice du métier n’offre plus d’opportunité de valorisation mais multiplie les expériences négatives, les contrariétés, les déceptions. Les différentes contributions au symposium s’intéressent à la façon dont les enseignant·es et le métier font face à ces difficultés. Elles s’attacheront à repérer les formes de résilience, d’inventivité, de solidarités qui se manifestent et favorisent une reconfiguration des identités professionnelles. Comment certains enseignant·es parviennent-ils ou elles à tenir malgré tout dans le métier, à y trouver du sens, à envisager l’avenir, voire à agir pour le redessiner ? Quelles sont les ressources qu’ils mobilisent ? Quel rôle les cultures professionnelles, la formation initiale ou continue, les coopérations intra-établissement jouent-elles dans ces stratégies ?

La perspective comparative et historique adoptée (France-Liban) permettra d’identifier des éléments communs, des traits stables appartenant à une forme de tradition, mais également des éléments émergents, qu’ils soient propres aux contextes de chacun de ces pays, ou bien liés à des évolutions récentes. Cela permettra de dessiner les contours de cette identité professionnelle enseignante en recomposition et de dégager des pistes pour la formation ou l’accompagnement des collectifs.